La volière en feu d’Adel Abdessemed, la fille-louve de Miyazaki dans Princesse Mononoké, des animaux en images de synthèse, des dessins de mammouths dans des grottes… À l’occasion de la onzième édition de son festival de l’histoire de l’art, qui se déroule les 3, 4 et 5 juin 2022, Fontainebleau se concentre sur la faune.
À voir aussi sur Konbini
Présents dans des œuvres depuis la préhistoire, les animaux ont longtemps servi à représenter les émotions et pensées humaines. Mais les années 1970 et les animal studies marquent un tournant dans l’art : ces derniers ne sont plus seulement le reflet intérieur des humain·e·s, mais bien des êtres à part entière dont il faut repenser la condition et notre rapport à eux.
Maltraitance animale, évolution des représentations à travers le temps, anthropomorphisation… Au rythme d’expos, de conférences et de projections, le festival offre de multiples pistes de réflexion sur l’animal par le prisme de l’histoire de l’art.
(Re)penser la place de l’animal
Parmi les 300 événements prévus, l’artiste Adel Abdessedem sera l’invité une conférence sur la censure et la violence de l’image et reviendra sur son œuvre Printemps, qui met en scène des poulets en feu et qu’il avait préféré retirer suite à une polémique virulente sur les réseaux sociaux.
Le dialogue “Avant Bambi” s’attardera quant à lui sur l’étude de la psychologie animale dans les arts visuels dès le XIXe siècle, avant qu’on ne leur affecte des caractéristiques et capacités humaines (une pensée pour l’âne de Shrek, l’amnésique Dory et le cochon devenu berger Babe).
Il y aura aussi une table ronde sur la fascination et la répulsion que nous inspirent les insectes, une conférence sur un pubis sculpté dans une cavité de grès datant du préhistorique et duquel coule de l’eau en cas de forte pluie, façon Origine du monde de Courbet, une visite guidée sur le thème des animaux fantastiques, une initiation au dessin animalier…
La programmation cinéma s’annonce tout aussi riche et variée : le festival diffusera le classique Princesse Mononoké de Miyazaki, le documentaire Koko, le gorille qui parle, à qui une étudiante en psychologie a appris la langue des signes dans les années 1970, La Belle et la Bête de Jean Cocteau… Et, pour son édition 2022, Fontainebleau ouvre les portes de son château au Portugal, pour célébrer les arts portugais à travers le temps et les frontières.
Jean-Jacques Grandville, Guêpe en guerrier (détail), vers 1842. (© Musée des Beaux-Arts de Nancy)
Le festival de l’histoire de l’art de Fontainebleau a lieu les 3, 4 et 5 juin 2022.
