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La photo du doigt d’honneur d’une pom-pom girl en débat à la Cour suprême des États-Unis

La photo du doigt d’honneur d’une pom-pom girl en débat à la Cour suprême des États-Unis

Image :

© Erik Isakson/Getty Images

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

En postant un "fuck" adressé à son école sur Snapchat, Brandi Levy était loin de se douter que son affaire irait si loin.

Frustrée de ne pas avoir été promue dans l’équipe d’élite de son lycée, une pom-pom girl de 14 ans s’est fendue d’un message épicé sur l’application Snapchat, photo de son doigt d’honneur à l’appui.

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Brandi Levy était loin de se douter que sa flopée d’injures allait la conduire devant la vénérable Cour suprême des États-Unis, qui examine la décision de son école de la priver d’activités pendant un an. Sous ses airs triviaux, ce dossier est d’importance pour la liberté d’expression des jeunes Américain·e·s mais aussi pour la lutte contre le harcèlement en ligne.

Au-delà du dossier de l’adolescente, les neuf sages de la haute cour devront en effet dire si les responsables des écoles publiques ont le droit de sanctionner leurs élèves pour des propos tenus en dehors de leur établissement.

Brandi Levy avait ainsi publié son message un samedi de 2017, loin de son lycée de Mahanoy City, en Pennsylvanie. “J’avais postulé pour être pom-pom girl de l’équipe d’élite et je n’avais pas été prise, ça m’avait mise en colère”, a-t-elle confié à la puissante association de défense des droits civiques ACLU, qui la représente en justice.

Armée de son téléphone portable, elle s’était photographiée avec une amie, le majeur en l’air, et avait ajouté : “Fuck l’école, fuck les pom-pom girls, fuck le softball, fuck à tout !” Son message était parvenu aux entraîneur·se·s qui l’avaient écartée des terrains pour un an.

Ses parents ont alors saisi la justice au nom du premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression et ont obtenu raison en première instance et en appel.

Les autorités scolaires locales ont alors demandé à la Cour suprême d’intervenir en s’appuyant sur un arrêt de 1969, dans lequel la haute juridiction avait autorisé des étudiants à porter des brassards noirs en opposition à la guerre du Vietnam, mais avait précisé que les discours perturbant le fonctionnement des établissements pouvaient être punis.

Les écoles “ont le droit de réguler les conduites qui ont lieu en dehors de leurs limites mais ont des effets à l’intérieur”, ont plaidé les autorités de Mahanoy dans un argumentaire adressé au temple du Droit, en soulignant que les téléphones portables et l’enseignement à distance pendant la pandémie avait rendu cette frontière artificielle.

Elles ont reçu l’appui du gouvernement démocrate de Joe Biden pour qui interdire “catégoriquement” de sanctionner des propos tenus hors des écoles “affaiblirait les efforts de lutte contre le harcèlement en ligne”, un fléau croissant et ravageur.

Avec AFP.