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Le Mexique reproche à plusieurs marques l’utilisation de dessins traditionnels

Le Mexique reproche à plusieurs marques l’utilisation de dessins traditionnels

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© Loïc Venance/AFP

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Le gouvernement invite les marques à ne pas porter atteinte à l’identité et l’économie des peuples et prône un commerce équitable.

Le Mexique a demandé des explications aux marques de vêtements Zara, Anthropologie et Patowl, après l’utilisation d’éléments culturels des peuples indigènes dans leurs collections, a indiqué le ministère de la Culture. L’institution a envoyé des lettres aux trois marques, les appelant à clarifier publiquement “sur quels motifs une propriété collective” appartenant à divers peuples de l’État méridional d’Oaxaca “est privatisée”, et à indiquer de quelle manière elles entendent “rétribuer les communautés créatives”.

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“C’est un principe de considération éthique qui, localement et globalement”, nous oblige à attirer l’attention et à discuter de “la protection des droits des peuples autochtones qui ont été historiquement invisibles”, disent les lettres datées du 13 mai 2021 et signées par la ministre mexicaine de la Culture, Alejandra Frausto.

Dans le cas de l’enseigne Zara, détenue par la société espagnole Inditex, le ministère note la robe “Midi”, avec une ceinture qui reprend des éléments de la culture mixtèque, de la municipalité d’Oaxaca à San Juan. Quant à Anthropologie, le vêtement mis en cause est le short brodé “Marka”, qui contient des détails de la culture et de l’identité du peuple Mixe de Santa María Tlahuitoltepec.

Patowl, pour sa part, a réalisé divers T-shirts imprimés de sa collection Tops, faisant “une copie fidèle” des vêtements traditionnels du peuple zapotèque de la communauté de San Antonino Castillo Velasco, précise le ministère. Dans ses lettres, Mme Frausto invite les marques à ne pas porter atteinte à “l’identité et l’économie du peuple” et prône un “commerce équitable” qui traite ces créateur·rice·s, entrepreneur·se·s et designer·euse·s sur un pied d’égalité.

En novembre 2020, la ministre mexicaine avait interpellé la créatrice de mode française Isabel Marant en lui reprochant d’exploiter commercialement différents motifs traditionnels mexicains dans sa dernière collection de l’époque.

En 2019, le ministère avait épinglé Carolina Herrera, une créatrice vénézuélienne vivant aux États-Unis, pour avoir reproduit des broderies colorées typiques de la communauté Tenango. Les entreprises espagnoles Rapsodia – également d’Inditex – et Mango ont aussi été montrées du doigt pour s’être approprié des dessins du Mexique qui, avec 56 groupes ethniques, possède une importante richesse artisanale, y compris dans le textile et la broderie.

Konbini arts avec AFP